1. |
cette boule d'ombre
01:56
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cette boule d’ombre qui me suit et me précède
dans ma tête m’aveugle je vis sous une cloche de verre et quand
je crois percevoir du mouvement ce sont mes pieds qui ergotent
et ma petite
fille qui fait des cauchemars
ces nuits
le corps casse sous trop d’invécus la douleur
omniprésente dans les os tremble basse
le bas ventre se déchire, la nuque lâche un nouveau né
dans l’immeuble hurle pour ne pas entendre le silence
demain je finis
sans doute de construire
le bar du Bet
je veux tout donner tout recevoir de toi je veux d’autres
femmes je veux tout donner tout recevoir de toi … je veux je
veux … je veux
du pneu pour allumer
un feu
les poumons paniquent dès que la peau touche le corps
n’y est pas mais chacun sait jouer d’une drogue d’un alcool
et fondre son instant dans le geste de l’autre
belles énergies
qui mènent au sexe
belles énergies
qui mènent au sexe
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2. |
c'est un poids
01:40
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merde à la chimie à l’homme à ces envies
au perdu à l’inconnu et au plus sombre des trous de cul
c’est un poids d’être soi
merde à la poésie à la sculpture à la peinture à la musique
à toute cette saloperie d’art qui enguirlande l’ennui
merde aux montagnes et aux fleuves qui s’y déversent
aux petites pluies du printemps à la fleur qui y croît
c’est un poids d’être soi
merde à l’éveil qui est si fragile qui pousse à peine
qui s’éteint qui s’rendort on s’en souvient quand le vice
écoeure
merde à mon pénis qui me fatigue
qui trop souvent me montre et m’ouvre le chemin
c’est un poids d’être soi
merde à l’ami qui se morfond sur son propre sort
merde aux bouffons qui ne tremblent pas devant la mort
merde à cette chanson à ces paroles qui sont là
juste pour avoir quoi chanter quand tout m’emmerde
c’est un poids d’être soi
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3. |
cactus en fleurs
01:50
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la haine qui prend son temps et l’amour qui fout l’camps
à la télé sur les trottoirs les att’lages sont épatants
aux abreuvoirs l’eau est une idée, un son , l’impalpable règne
et sous l’herbe la grenouille déchire la nuit de l’éléphant
les cactus en fleur ne sont pas si sûrs , tout le monde s’en fout
une tierce par appétit c’est éprise d’un plis de chemise
quelle tendresse une langue qui traine et qui s’allonge
la touchée s’ouvre le gouffre invite à l’oubli au don à l’abandon
y’a au garage sous les tissus un petit coffret qui sait
les cactus en fleur ne sont pas si sûrs , tout le monde s’en fout
tordue salive de glaise où passe la truite enfouie
le temps immeuble nous regarde mordre chanter cracher
tu vois! l’heure ne bouge ni de jour ni de nuit
c’est le passage qui s’étouffe à tant vouloir
les cactus en fleur ne sont pas si sûrs , tout le monde s’en fout
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4. |
j'ai plaisir à y marcher
02:00
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tout ce que l’on sait déjà ces chemins tordus ces essais
ces dépôts malsains qui s’amoncellent autour du coeur
sous l'écorce ce puissant mensonge cet éruption
qui ressemble et qui ose le dire “je n’ai pas
faim monsieur, je’n’vous désir pas madame”
les écartelés gigotent encore au sol qui sera
l’an prochain fertile
verser l’alcool sur l’abcès hurler un bon coup continuer
libre de donner au monde ce que l’on est
jouir de l’idée de jouir ne tient plus la route
faut de l’usure de l’odeure y mettre du souffle
le vieux château s’écroule écoute ce son de cascade
et la lumière qui entre jusqu’en cave...
inverser laisser entrer délicat irrégulier maladroit
de partout ce frisson qui libère
le tapis s’enroule et se déroule
dans les ombres la mante religieuse cadence
il y a dans l’air comme une odeur de terre
humide … j’ai plaisir à y marcher
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5. |
l'enfant
03:35
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errante la terre dure
et la vie plus où moins mûre
y passe en caresse
y passe en caresse
tangue tangue petit âne
seul sur ta noix
tangue là où personne ne va
tangue tangues en toi
l’enfant se réveil c’est son frère qui l’chatouille
ils se sautent aux cous et les v’là qui s’enroulent
un jour nouveau d’la lumière et tout s’ouvre
l’enfant ne sait pas que ce soir ne vient pas
petit déjeuner tartines en famille
ils s’habillent et embrassent les parents
ils embrassent les parents et s'en vont à l'école
à l’école les amis les rires et les chutes
à l'école l’ennui les filles et les luttes
l’enfant ne sait pas que ce soir ne vient pas
ce qu’il apprends ce jour là je n’en sais rien
le nom d’une ville le nom d’un vent
un vent qui souffle sûrement
quand le camion qui roule en roulant emporte l’enfant
le soir est là, et l’enfant n’est pas
il est passé là comme une caresse
et en moi tu tangues encore
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6. |
la mûre
01:27
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une petite montée d’angoisse
la secousse vient de loin
tout crevasse dans le paysage
je cueille des mûres avec Miriam
à quatre ans chaque fruit est une joie
et par-dessus son épaule la camarde
me sourit enthousiaste heureuse
de me voir avancer j’arrive,
bien sûr j’arrive comme Jacques a dit
mais laisse-moi en route goûter le fruit
et laisse-moi en route te voir tapie en tout
dans le vent dans la feuille dans l’insecte et le sourire
tout ce fragile ce délicat d’être là je te le dois
alors arrêtes un peu de baver comme ça sur moi
on est là toi et moi, on est là
tu veux une mûre?
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7. |
Lisbonne, 6h20 du matin
01:30
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Lisbonne, 6:20 du matin,
j’attends l’ouverture de la bouche
du métro .... j’y suis pas seul
elle est là, les mains posées sur son
bas-ventre, immobile et frêle
jupe courte, chemise noire à fleurs
blanches, écharpe jaune pastel
sans fantaisie elle a l’aire propre
sur elle
elle reste
je glisse sous la table de sa cuisine
où l’on boit notre café
elle garde d’abord les genoux serrés
puis les ouvre sur une culotte douce
à regarder,
à toucher,
à goûter …
au-dessus de la table ses gémissements
gonflent mon sexe
puis une petite bonne femme vient ouvrir la grille de la bouche
du métro
au revoir madame, on l’aura pas
bu notre café ...
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8. |
nous
01:27
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l’homme entraîne les hommes
à la danse à la guerre
le reste est un oiseau
qu’on réinvente ou qu’on déterre
il entraîne les femmes
à la honte à la gloire
assit sur son trône de carton
il fait à son bon vouloir
il entraîne les enfants
à l’ordre au contrôle
de soi d’abord
puis des autres si possible
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9. |
reflets de bleus
01:58
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avec des reflets de bleus sur ton visage
tu avales du texte de l’image
et le monde entier sous tes doigts
n'existe pas
des vieux fous médicamentés donnent le ton
ils font peur avec leurs gouffres leurs agressions
leur cervelle de pie voleuse
qui cherchent la brillance
et tous nous courons derrière
et tous nous courons devant
la vérité est changeante, cruciale ... puis oubliée
et pendant que le fascisme s’installe sur les places dans les cafés
nous on se félicite d’être libre derrière l’écran
heureux de savoir que huit cent sept Chinois
aujourd’hui aussi pensent comme moi
le poison est injecté je vis traqué hanté
par ces images de rues déchirées de gens meurtris
de ce père qui regarde sans comprendre
et la main et le pied jetés à terre de sa fille amputée
d’Omayra fatiguée qui ne veut surtout pas
manquer l’école …
et que la boue avale
c’est vraiment dégueulasse tu devrais voir ça
c’est vraiment dégueulasse tu devrais voir ça
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10. |
regarde-toi
01:01
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regarde-toi bien de haut en bas
ce que t’y vois ce que tu n’y vois pas
ça te regarde
oui ça te regarde
quand tu es en chemin apprécie bien
où tu poses ton pied et pour où aller
c’est une charade
une lente charade
un jour te sourit l’autre te regarde de travers
celui-ci t’embrasse celui-là te jette à terre
jongle … pas sur les genoux, non
jongle .. debout
jongle avec tes peurs tes présences tes petits élans
tes trous noirs tes défenses tes effondrements
tes joies tes écarts tes spasmes de vie
jongle
jongle … et
regarde-toi bien de haut en bas
ce que t’y vois ce que tu n’y vois pas
ça te regarde
oui ça te regarde …..
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